29 Juli 2025

Marie Bashkirtseff, Tagebuchschreiberin und Malerin

 Marie Bashkirtseff  S.833 ff.

(Wikipedia): Ihr Tagebuch, das sie bis wenige Tage vor ihrem frühen Tod geführt hatte, wurde in einer von der Mutter gekürzten und zensierten Fassung 1887 auf Französisch publiziert. Bis 1891 waren 8000[2] Exemplare verkauft. 1889 lag die englische und 1897 die deutsche Übersetzung vor. Laura Marholm bezeichnete das Tagebuch in ihrem Buch der Frauen (1894) als „Geheimbibel“ der jungen Frauen ihrer Zeit.[4] Fanny Reventlow schrieb 1901 in ihr Tagebuch: „Ich lese Marie Bashkirtseff, das möchte die einzige Frau gewesen sein, mit der ich mich ganz verstanden hätte, vor allem auch in der Angst, etwas vom Leben zu verlieren und vor dem unerhörten Prügelbekommen vom Schicksal.“[5] Theodor Adorno erklärte sie zur „Schutzheiligen des Fin de siècle“.[2]
"Paris, 1. Mai 1884 [...]
Meine freundlichen Leser, ihr könnt also sicher sein, dass ich mich auf diesen Seiten vollständig zur Schau stelle. Mein Ich hat für euch vielleicht nur ein winziges Interesse, aber denkt nicht, dass ich es bin, sondern ein menschliches Wesen, das euch alle seine Eindrücke von der Kindheit erzählt. Als menschliches Zeugnis ist das sehr interessant. Fragt Herrn Zola und sogar Herrn de Goncourt und sogar Maupassant! Mein Tagebuch beginnt mit zwölf Jahren und bedeutet etwas erst von fünfzehn oder sechzehn Jahren an. Es gilt also eine Lücke auszufüllen, und ich will eine Art von Vorrede schreiben, die es erlauben wird, dies literarische und menschliche Denkmal zu verstehen.
Also nehmt an, ich sei berühmt. Wir fangen an:
Ich bin geboren am 11. November 1860. Das ist erschreckend wenig, wenn ich es schreibe. Aber ich tröste mich bei dem Gedanken, dass ich sicherlich älter sein werde, wenn ihr mich lest. S.833/34 
Mein Vater war der Sohn des Generals [...] Ich war immer bei Großmama, die mich abgöttisch liebte. Um mich anzubeten, war bei Großmama auch meine Tante, wenn Mama sie nicht mit sich nahm. Meine Tante war jünger als Mama, aber nicht hübsch, sie wurde ausgenutzt und ließ sich von allen ausnutzen.
1870 im Mai sind wir ins Ausland gereist. Der von Mama lange gehegte Traum wurde wahr. In Wien blieb man einen Monat und berauscht es sich an. Neuigkeiten zwischen Raum in Baden-Baden haben wir im Juni an.[...] In Baden habe ich die große Welt und die Eleganz begriffen und wurde von Eitelkeit gequält. S.834/835 Aber ich habe nicht genug von Russland und von mir gesprochen, was doch die Hauptsache ist. [...] ich war übrigens ziemlich schmächtig, dünn und nicht hübsch. Was nicht hinderte, dass alle mich als ein Wesen ansahen, das schicksalhaft unweigerlich einen eines Tages, die Schönste, die Glänzendste, die Großartigste werden würde. Mama ging zu einem Juden, der die Zukunft voraus sagte: Du hast zwei Kinder, sagte er, der Sohn wird sein wie alle Leute, aber die Tochter wird ein Stern werden!… [...] 
Das machte mich ganz stolz. Seit ich denke, seit dem Alter von drei Jahren (ich wurde bis dreieinhalb gestillt) habe ich immer nach irgendetwas Großartigem gestrebt. Meine Puppen waren stets Königinnen und Könige; alles, was ich dachte und alles, was um Mama herum gesprochen wurde, schien sich immer S.834/35 auf diese großartigen Dinge zu beziehen, die ganz sicher kommen würden. [...] S.838 Wenn ich nicht lang genug lebe, um berühmt zu werden, wird dies Tagebuch die Naturforscher interessieren: das Leben einer Frau, Tag für Tag, ohne Pose, so, als ob niemand es jemals lesen sollte und gleichzeitig mit der Absicht, dass es gelesen wird, das ist immer etwas Merkwürdiges; denn ich bin sicher, dass man mich sympathisch finden wird… Und ich sage alles, alles, alles. Wenn nicht, wozu? Übrigens, das wird man bald merken, dass ich alles sage... [...] S.840  Ich weiß nicht… Aber es scheint mir, als könne ich nur im Rom meinen universalen Träumereien nachhängen…
Dort ist man wie auf dem Gipfel der Welt.
Ich habe das Tagebuch eines Diplomaten in Italien zum Teufel geworfen; diese französische Eleganz, diese Höflichkeit, diese banale Bewunderung beleidigen mich für Rom. [...] 
Rom muss als Stadt das sein, wofür ich mich als Frau hielt. Jedes vorher und auf andere gebrauchte Wort, dass auf… uns angewendet wird, ist eine Profanation. (Hocke: Europäische Tagebücher, S.833-840) 

Pdf des Tagebuchs ab 1873 (französisch, ihr Alter 12 Jahre)

Hier ein Textausschnitt vom 6. Mai (S.20-22, man bemerkt keine Kindlichkeit und doch hat sie erklärt, ihr Tagebuch bedeute "etwas erst von fünfzehn oder sechzehn Jahren an".)

6 mai. — Maman est levée et Mlle C... aussi, car elle était malade. Après la pluie, il faisait si beau, si frais et les arbres étaient si beaux, éclairés par le soleil, que je ne pouvais aller étudier, d'autant plus qu'aujourd'hui j'ai du temps. Je suis allée au jardin, j'ai posé ma chaise près de la fontaine, j'avais un si splendide tableau, car cette fontaine est entourée de grands arbres; on ne voit ni le ciel, ni la terre. On voit une espèce de ruisseau et des rochers couverts de mousse et tout autour des arbres de différentes espèces, éclairés par le soleil. Le gazon vert, vert et mou, vraiment j'avais envie de me rouler dedans. Cela formait comme un bosquet, si frais, si mou, si vert, si beau, qu'en vain je voudrais en donner une idée, je ne le pourrais pas. Si la villa et le jardin ne changent pas, je l'amènerai ici pour lui montrer l'endroit où j'ai tant pensé à lui. Hier soir, j'ai prié Dieu, je l'ai imploré, et quand je suis arrivée au moment où je demande de faire sa connaissance, de me l'accorder, j'ai pleuré à genoux. Trois fois déjà il m'a entendue et m'a exaucée : la première fois, je demandais un jeu de croquet, et ma tante me l'apporta de Genève; la deuxième fois, je demandais son aide pour apprendre l'anglais, j'ai tant prié, tant pleuré, et mon imagination était tellement excitée qu'il m'a semblé voir une image de la Vierge dans le coin de la chambre, qui me promettait. Je pourrais même reconnaître l'image...

* *

J'attends Mlle Colignon pour la leçon depuis une heure et demie, et c'est tous les jours comme cela. Et maman me fait des reproches, et ne sait pas que j'en suis chagrinée, que je suis brûlée dans l'intérieur par la colère, l'indignation! Mlle C... manque les leçons, elle me fait perdre mon temps.

J'ai treize ans; si je perds le temps, que deviendrai-je?

Mon sang bout, je suis toute pâle, et par moments le sang me monte à la tête, mes joues brûlent, mon cœur bat, je ne puis rester en place, les larmes me pressent le cœur, je parviens à les retenir,

et j'en suis plus malheureuse; tout cela ruine ma santé, abîme mon caractère, me fait irritable, impatiente. Les gens qui passent tranquillement leur vie, cela se voit sur la figure, et moi qui suis à chaque instant irritée! c'est-à-dire que c'est toute ma vie qu'elle me vole en me volant mes études.

A seize, dix-sept ans, viendront d'autres pensées, et maintenant c'est le temps pour étudier; c'est heureux que je ne sois pas une petite fille enfermée dans un couvent et qui, en sortant, se jette comme une folle au milieu des plaisirs, croit à tout ce que lui disent les fats à la mode et, en deux mois, se trouve désillusionnée, désappointée.

Je ne veux pas qu'on croie qu'une fois fini d'étudier, je ne ferai que danser et m' habiller ; non. Mais ayant fini les études de l'enfant, je m'occuperai sérieusement de peinture, de musique, de chant. J'ai du talent pour tout cela et beaucoup ! — Comme cela soulage d'écrire! je suis plus calme. Non seulement tout cela nuit à ma santé, mais à mon caractère, à ma figure. Cette rougeur qui me vient, mes joues brûlent comme du feu, et, quand le calme revient, elles ne sont plus ni fraîches ni roses... Cette couleur qui devrait être toujours sur ma figure me fait pâle et chiffonnée, c'est la faute de Mlle C..., car l'agitation qu'elle cause fait cela; j'ai même des petits maux de tête après avoir brûlé comme cela. Maman m'accuse; elle dit que c'est ma faute si je ne parle pas anglais; comme cela m'outrage!

Je pense que s'il va lire un jour ce journal, il le trouvera bête, et surtout mes déclarations d'amour; je les ai tant répétées, qu'elles ont perdu toute leur force.

* * *

Mme Savelieff est mourante; nous allons chez elle; il y a deux jours qu'elle est sans connaissance et ne parle plus. Dans sa chambre, il y a la vieille Mme Pat on. Je regardais le lit, et d'abord je n'ai rien vu et cherchais des yeux la malade; puis, j'ai vu sa tête, mais elle a tellement changé que d'une femme forte elle est devenue presque maigre, la bouche ouverte, les yeux voilés, la respiration difficile. On parlait à voix basse, elle ne faisait aucun signe; les médecins disent qu'elle ne sent rien; mais moi, je crois qu'elle entend tout et comprend tout autour d'elle, mais ne peut ni crier ni rien dire; quand maman Ta touchée, elle a poussé un gémissement. Le vieux Savelieff nous a rencontrées sur l'escalier et, fondant en larmes, il prit la main de maman en sanglotant et lui dit : « Vous êtes vous-même malade, vous ne vous soignez pas, voyezvous, pauvre! » Puis je l'ai embrassé en silence. Puis est arrivée sa fille; elle s'est jetée sur le lit, appelant sa mère! Il y a cinq jours qu'elle est dans cet état. Voir sa mère mourir de jour en jour! Je suis allée avec le vieux dans une autre chambre. Comme il a vieilli en quelques jours! Tout le monde a une consolation, sa fille a ses enfants, mais lui, seul! ayant vécu avec sa femme trente ans, c'est quelque chose! A-t-il bien ou mal vécu avec elle? mais l'habitude fait beaucoup. Je suis retournée plusieurs fois auprès de la malade. La femme de charge est tout éplorée; c'est bien de voir dans une domestique un si grand attachement pour sa maîtresse. Le vieux est devenu presque un enfant.

* * *

Ah! quand on pense comme l'homme est misérable! Chaque animal peut, quand cela lui plaît, faire la figure qu'il veut; il n'est pas obligé de sourire quand il a envie de pleurer. Quand il ne veut pas voir ses semblables, il ne les voit pas, et l'homme est l'esclave de tout et de tous! Et cependant moi-même je m'inflige cela, j'aime à aller, j'aime qu'on vienne.

C'est la première fois que je vais contre mon désir, et combien de fois serai-je obligée, ayant envie de pleurer, serai-je forcée de sourire, et c'est moi-même qui me suis choisi cette vie, cette vie mondaine! Ah! mais, alors je n'aurai plus de chagrin quand je serai grande; quand il sera avec moi, je serai toujours gaie..



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